Installateur en énergies renouvelables

Retrouvez l’interview de Stéphane Maureau dans l’émission Votre Maison sur RMC consacrée au photovoltaïque

Retranscription de l’émission :

Christian Pessey : Nous avons avec nous Stéphane Maureau. Stéphane Maureau, vous êtes le directeur d’EVASOL qui est le premier installateur solaire en France et on peut dire une société bien installée.
On parle beaucoup du photovoltaïque en ce moment, il y a la baisse du crédit d’impôt et se profile la baisse du rachat de l’électricité par EDF. Justement sur cette question de rachat, est-ce que pouvez-vous nous expliquer en quelques mots, car beaucoup de français ne comprennent rien à cette histoire. On produit de l’énergie, on consomme, on ne consomme pas soi-même, on revend à EDF qui vous la rachète à un prix supérieur que l’électricité qu’on revend… On aurait peut-être pu faire plus simple… Expliquez-nous très rapidement comment ça marche ?

Stéphane Maureau : En fait, ce n’est pas très compliqué. Vous produisez de l’électricité sur votre toit. Cette électricité que vous produisez, vous la consommez : Elle rentre dans votre maison parce que l’électricité prend le chemin le plus court. Elle va donc plus rentrer dans votre maison que dans celle de votre voisin. En revanche, comme le photovoltaïque est chaque jour un peu plus rentable mais qu’aujourd’hui il a encore besoin d’une petite aide du gouvernement pour celui qui en achète. Le gouvernement vous dit « EDF va placer un compteur à la sortie des panneaux pour mesurer ce que vous produisez sur votre toit et ce courant que vous produisez sur votre toit il vous l’ai acheté à un prix bonifié qui est aujourd’hui à 0,58 € le kWh. » C’est donc une forme de subvention proportionnelle à ce que vous fabriquez.

Christian Pessey : Donc l’électricité qu’on produt est rachetée à 58 centimes et celle qu’on rachète à EDF ça vaut combien, à peu près ?

Stéphane Maureau : C’est de l’ordre de 11 centimes donc vous voyez, au passage, on vous encourage à faire le plus de photovoltaïque possible.

Christian Pessey : Et en plus, on vous fait un crédit d’impôt sur l’acquisition des panneaux ?

Stéphane Maureau : Absolument, c’est le deuxième soutien apporté par l’Etat qui est le crédit d’impôt. Aujourd’hui, il diminue et c’est une bonne nouvelle. Le crédit d’impôts diminue parce que le coût du photovoltaïque a baissé. Toutes ces aides, ce n’est pas une finalité. Dans moins de 10 ans, dans le nord de la France, nous n’aurons plus besoin d’aide. Dans moins de 5 ans, dans le sud de la France nous n’aurons plus besoin d’aide.

François Sorel : Parce que le prix du photovoltaïque baisse ?

Stéphane Maureau : Parce que le prix du photovoltaïque baisse et baisse rapidement. Parce que c’est une énergie qui a une ambition énorme pour le siècle. Les usines se multiplient par 10 dans le Monde entier. Le prix baisse…

Christian Pessey : On sait que les usines se multiplient dans le monde entier mais pas en France… parce que pour l’instant, elles se sont multipliées en Chine surtout…

Stéphane Maureau : Je pense que cela peut venir. Tout dépend de nos gouvernants et de l’ambition française. Si vous avez un marché important en France, des industriels vont construire en France. Aujourd’hui, nous sommes encore un tout petit marché sur le plan mondial. Les industriels nous regardent avec un œil attentif. Si le marché français a de l’avenir, il y aura de l’industrie française.

Christian Pessey : Alors bon, l’actualité du moment, c’est la fait que les crédits d’impôts, les aides baissent. Elles baissent de combien, concrètement ?

Stéphane Maureau : Les aides baissent moins que le prix d’une installation donc globalement, c’est plutôt plus rentable de faire du photovoltaïque aujourd’hui qu’il y a trois ans.

Christian Pessey : Alors cela baisse de combien ?

Stéphane Maureau : Pour un couple sans enfant, le crédit d’impôt était de 8 000 euros il y a deux ans, il va passer à partir de janvier à 3 600 euros. Mais, il y a deux ans, une installation photovoltaïque valait au moins 5 000 euros plus cher qu’aujourd’hui. Donc aujourd’hui, faire du photovoltaïque ce n’est pas moins rentable qu’hier. Et d’ailleurs, ce sont les fabricants de photovoltaïques et les entreprises comme Evasol qui ont demandé à ce que le crédit d’impôt baisse progressivement.

Christian Pessey : Là, vous parlez uniquement sur les résidences principales ?

Stéphane Maureau : Je parle seulement sur les résidences principales, tout à fait.

François Sorel : On parle aussi de baisse du tarif de rachat d’électricité par EDF, c’est vrai ? Mais baisse sur les nouveaux contrats, pas baisse sur les anciens ?

Stéphane Maureau : Pour ceux qui ont déjà un contrat en main, qui vende à 58 centimes ou ceux qui vendaient à 60 centimes il y a quelques temps. Cela ne bouge pas et au contraire cela augmente puisqu’on contraire, il y a une indexation du tarif par rapport au coût de la vie. Pour ceux qui signent un nouveau contrat, pour les particuliers, le tarif ne baisse pas, il est resté à 0,58€. En revanche, Le tarif a baissé sur les grandes toitures industrielles, les toitures agricoles.

Christian Pessey : Mais il y a eu une annonce de baisse dans l’avenir ?

Stéphane Maureau : Globalement, il y aura une baisse dans l’avenir qui n’est pas déterminée. Aujourd’hui, pour les particuliers, l’Etat a plutôt décidé de jouer sur le levier du crédit d’impôt. Mais le tarif va baisser et ce ne sera pas une mauvaise nouvelle. Il baissera au fur et à mesure que le prix des installations solaires baissera.

François Sorel : Maintenant la place aux questions des auditeurs et on commence avec notre premier auditeur.

Auditeur 1 : Bonjour, je viens d’être démarché il y a quelques jours par une société qui me propose d’installer des panneaux solaires sur ma toiture et de ne rien payer puisque les panneaux solaires autofinancent le crédit. Je voulais savoir si vous connaissiez ce genre de société et si c’était valable ?

Stéphane Maureau : Je ne vais pas porter un jugement sur mes confrères. Il y a beaucoup de confrères sérieux et d’autres qui le sont moins. Ce qu’il vrai ce qu’il n’est pas du tout idiot de faire un prêt à la consommation pour financer son installation photovoltaïque.

Christian Pessey : On sait qu’aujourd’hui il existe des sociétés qui proposent de poser des panneaux photovoltaïques, de récupérer le produit de la vente de l’électricité pendant un certain nombre d’année. C’est de cela dont je pense qu’il est question ?

Auditeur 1 : C’est cela oui.

François Sorel : Cela veut dire que là, on ne touche pas l’argent de l’électricité qu’on produit ?

Christian Pessey : Oui, c’est cela

Stéphane Maureau : Alors là, c’est dommage. Car lorsque je vous dis que le photovoltaïque est intéressant, il vaut mieux que ce soit intéressant pour vous que pour un tiers.

Christian Pessey : Là, je pense qu’on n’est pas loin de l’arnaque.

Stéphane Maureau : Oui, il faut faire attention. Il faut une installation, un emprunt mais garder les revenus de la vente d’électricité pour vous. C’est là que vous faites une affaire intéressante.

François Sorel : C’est vrai que le souci peut venir de là. Le photovoltaïque rencontre un tel engouement qu’il peut y avoir des sociétés très sérieuses et d’autres un peu moins qui surfent un peu sur cette vague, non ?

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Stéphane Maureau : Oui, il y a des critères assez objectifs pour auditionner les bonnes entreprises et il y en beaucoup de respectables. Il y a bien sûr quelques entreprises non respectables mais quand une entreprise propose du solaire, il y a plusieurs choses à vérifier. Première chose, il faut qu’elle possède un certificat d’assurances décennales avec un certificat d’assurance décennale sur lequel est écrit : « pour pose de panneaux photovoltaïques intégrés en toitures ».

Auditeur 3: Bonjour, j’ai une installation photovoltaïque depuis 1 an et j’en suis très content. Ma question concerne le cas de revente de ma maison. Il y a une forte probabilité que sur 20 ans cela arrive à beaucoup de personnes, qu’adviendra-t-il du contrat ? Est-il possible de le transmettre au nouvel acquéreur ? Et à quel prix ? Cette nouvelle personne va souscrire ou reprendre la suite du contrat si possible ? Moi par exemple, j’ai signé pour 60 centimes d’euros l’an dernier. Si la vente se fait dans 10 ans, est-ce que cette personne aura ce tarif là réévalué dans 10 ans ? Ou est-ce qu’on appliquera le tarif en vigueur dans 10 ans ?

Stéphane Maureau : Le repreneur de votre maison aura la chance de bénéficier de votre contrat. Il continuera votre contrat, vous allez juste le lui céder. C’est donc une belle valeur ajoutée que vous aurez sur votre maison. Il ne faudra pas oublier de lui en parler au moment de lui revendre votre maison.

Christian Pessey : Ca peut être un petit levier supplémentaire pour vendre un peu plus cher la maison ?

Stéphane Maureau : Beaucoup de clients nous disent aujourd’hui : on compte vendre la maison dans deux ans, on va l’équiper maintenant. Donc oui, c’est un plus pour vendre une maison.

Christian Pessey : Alors concrètement, ce n’est pas un objet de spéculation. Il faut le voir comme un complément de rémunération, un complément de retraite mais ce n’est pas avec ça qu’on va vivre.

Stéphane Maureau : Ce n’est pas un produit de spéculation. C’est un produit qui à une double facette : Amélioration de l’habitat et une petite rente financière mais ce n’est pas une raison de s’arrêter de travailler.

François Sorel à l’auditeur : Cela vous a rapporté combien cette année ?

Auditeur 2 : je suis pratiquement à 2 000 euros. Donc cela couvre ma facture de gaz et d’électricité voire même ma facture d’eau d’ailleurs. Une fois que j’aurais remboursé le prix de l’installation, c’est-à-dire à peu près dans 5 ans, j’aurais une maison qui ne coûtera rien en termes d’énergie.

François Sorel : Oui, donc là aussi, cela peut être malin de réfléchir comme ça : cela annule les autres factures énergétiques…

Stéphane Maureau : Vous avez fait le bon raisonnement.

François Sorel à l’auditeur : dernière question : Où êtes-vous actuellement ?

Auditeur : Je suis dans la région toulousaine.

François Sorel : Bien ensoleillé bien sûr. On peut imaginer que si on est à Lille, on touchera un petit peu moins ?

Stéphane Maureau : A Lille pour la même installation, il aurait plutôt été vers 1 300 euros par an.

François Sorel : D’accord, nous avons maintenant une nouvelle question d’un auditeur :

Auditeur 3 : Bonjour, ma question concerne les surfaces d’installation. J’ai un pavillon qui possède une surface bien exposée de 70m² et j’ai cru comprendre que les crédits d’impôt était assujettie à une puissance et une surface installée limitée ?

Stéphane Maureau : En effet, il y a une limite. La première limite c’est le crédit d’impôt. Pour en bénéficier, il ne faut pas d’installation de plus de 3kWc et de l’ordre de 20m² d’installation. Une autre limite, c’est pour la TVA à taux réduit, il ne faut pas non plus dépasser les 3kWc. Et puis, une autre limite qu’on rencontre souvent mais ce n’est pas le cas chez nous, c’est tout simplement la taille du toit. En général, les installations ont une taille inférieure à 23, 20 m² pour 3kWc.

Christian Pessey : Après, ce n’est pas intéressant ?

Stéphane Maureau : Après, vous perdez le levier du crédit d’impôt mais vous gardez une installation de plus en plus puissante et vous produisez beaucoup. Nous avons des personnes qui ont choisi de placer sur le toit d’un hangar une très grande installation. C’est pour la résidence principale que, généralement, on se limite à 3 kWc.

François Sorel : Cela veut dire que là, EDF nous reversera plus d’argent puisqu’on aura plus de surface de panneaux ?

Stéphane Maureau : Une installation 10 fois plus grande à Toulouse aurait rapporté non pas 2 000 euros par an mais 20 000 euros par an. Mais pour un investissement pas tout à fait 10 fois plus important.

François Soriel : Et là, il n’y a pas de limite du côté d’EDF?

Stéphane Maureau : Et là, il n’y a pas de limite du côté d’EDF.

François Sorel : Et bien voilà, nous avons fait le tour de ce sujet passionnant concernant le photovoltaïque. Si on veut équiper 20 m² de toit, avec les aides, avec tout ce que vous avez dit, ça va revenir à combien en fait pour un particulier ?

Stéphane Maureau : Pour une installation de cet ordre là, on va dire qu’avant le crédit d’impôt, vous êtes un peu au dessus de 20 000 s’il y a un peu de travaux de tranché. Hors tout, c’est un budget TTC de 20/22 000 euros et puis si vous avez enlevé le crédit d’impôt, vous arrivez plutôt à une installation autour de 18 000 euros et n’oubliez pas que vous pouvez faire un emprunt, un prêt à la consommation qui fait que finalement les ventes d’électricité rembourseront une grosse partie de l’emprunt et donc ce n’est pas très douloureux. C’est accessible à des ménages modestes.

Christian Pessey : C’est 20 000 euros à peu près, à la louche. Rappelons-nous aussi la nécessité d’être bien assuré parce que je cite souvent le problème de chute de branches, de choses comme ça. Il faut avoir une bonne assurance.

Stéphane Maureau : Vous avez raison, il faut être assuré. Le solaire finalement c’est écologique et rentable, tout le monde le sait. C’est simple et accessible à tous mais il faut que cela dure donc il faut que ce soit assuré.

François Sorel : D’accord et est-ce qu’il y a une durée de vie des panneaux photovoltaïques ?

Stéphane Maureau : Oui, cette durée de vie c’est notre fierté. Les panneaux sont garantis 25 ans par l’usine. Le panneau photovoltaïque est extrêmement fiable. C’est plus solide qu’une tuile, c’est vous dire.

Christian Pessey : Avec une perte quand même de quoi, 1% par an ?

Stéphane Maureau : Dans 20 ans, les panneaux auront encore au moins 80 % de leur puissance qu’ils ont aujourd’hui.

Christian Pessey : C’est donc 1% par an.

Stéphane Maureau : Maximum.

Christian Pessey : Très bien, merci à Stéphane Maureau. Je rappelle que vous êtes directeur d’Evasol et pour vous retrouver evasol.fr.

Stéphane Maureau : Tout à fait. Merci, Au revoir.

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